Comme l’art ou la mode, les bijoux sont les témoins de leur époque: ils sont à l’image d’une société. Dans cet article nous allons évoquer les bijoux de l’époque Victorienne: c’est-à-dire durant la seconde moitié du 19ème siècle au Royaume-Uni, avec l’influence de la reine Victoria, mais aussi en France et en Prusse.
Différentes inspirations, différents bijoux
Les Bijoux en Jais
Durant son règne de 64 ans (le plus long de l’histoire de la Grande-Bretagne), la reine Victoria a beaucoup influencé la bijouterie-joaillerie de son époque. En effet suite au décès de son époux, le prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, elle lance la mode des bijoux en jais. Il s’agit d’un minéral tendre (à l’origine un bois qui a été fossilisé), très noir, et qui peut facilement être sculpté. En raison de son prix élevé, il a très vite été remplacé par du verre noir moulé-préssé.
Broche en Jais 19ème siècle
Les bijoux en cheveux
Bien qu’existant depuis le moyen-âge, les bijoux en cheveux sont très populaires au 19ème siècle, en France, Grande-Bretagne, ainsi que dans la plupart des pays occidentaux. Il s’agit à l’origine de bijoux de deuil, composés des cheveux du défunt, parfois mêlés à ceux du survivant. Les cheveux sont tressés ou tissées de manière très fine. Parfois ils ont associés au symbole du myosotis (forget me not en anglais) qui est la fleur du souvenir, ou bien à la rose.
Médaillon avec cheveux tissés
Un peu d’histoire : la fonte de fer de Berlin
Les bijoux en fonte de fer (ou fonte de Berlin) sont très à la mode au 19ème siècle, d’abord en Prusse, puis en France et Grande-Bretagne. De part leur couleur noire, ils peuvent être portés en période de deuil.
La création des bijoux en fonte de Berlin date du début du 19ème . Ils ont étés crées initialement par les fonderies royales prussiennes dans un contexte particulier. En effet, suite aux guerres Napoléoniennes, la Prusse est en difficulté économique, et il est demandé aux habitants, afin de contribuer aux dépenses du pays, de donner leur or et argenterie en échange de bijoux en fer. Parmi les designers de ces bijoux, nous pouvons citer Karl Friedrich Schinkel. Une fois la guerre gagnée Napoléon récupère les moules des fontes de Berlin afin de lancer une production en France. Concernant l’aspect technique, le fer est traité avec un verni composé de suie et d’huile de lin qui noirci le métal par évaporation, le protégeant ainsi de la rouille.